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Évènements Importants

L'accident d'avion de 1948
Extrait du journal du 28 mars 1948 :

PAQUES TRAGIQUES

Un avion s'écrase près de Venaco

Le RADAR de la Parata communique :

Un avion s'est écrasé sur le Mont Cardo dans la région sud de Corte aux environs de Venaco hier matin vers 7 heures. On a aperçu des trainées noires et des débris sur le versant est du massif à 2400 mètres d'altitude. Les caravanes de secours sont parties mais sont gênées par la neige. Voici des informations qui nous sont parvenues d'Ajaccio au sujet do l'accident d'aviation : les habitants de St Pierre de Venaco ont entendu hier matin vers 8h30 une violente explosion qui s'était produite dans le massif montagneux au nord-ouest du village. Aussitôt avisées les gendarmeries de Corte et Venaco dirigeaient des équipes de secours sur les lieux de l'accident. En même temps la base aérienne d'Aspretto envoyait un avion de reconnaissance. L'équipage de l'avion de reconnaissance découvrait alors à 2400 mètres d'altitude sur le massif du Mont Cardo des débris d'où s'élevait une fumée noire. L'appareil accidenté venait de la Nouvelle Delhi. Il aurait à son bord 19 occupants qui selon toute vraisemblance ont péri carbonisés.
Extrait de journal de 1948 :

LA CATASTROPHE AÉRIENNE DE ST PIERRE DE VENACO

Une émouvante cérémonie funèbre s'est déroulée en présence des autorités qui ont rendu hommage aux intrépides sauveteurs et à la population corse.

Comme on le sait, la catastrophe s'est produite samedi 27 mars vers 7 heures du matin. Le bruit de la déflagration a alerté la population des vallées. Le quadrimoteur s'était écrasé et achevait de se consumer dans une large crevasse enneigée. Il avait laissé un sillage grisâtre dans la neige immaculée sur une longueur de plusieurs centaines de mètres. De hardis sauveteurs devant se doubler d'alpinistes exercés et bravant tous les dangers se portèrent sur les lieux. Le premier arrivé vit les débris de l'appareil jonchant le sol avec des corps calcinés et déchiquetés, éparpillés sur les rochers et la neige. Les papiers de bord permirent, d'identifier les 19 victimes de l'épouvantable catastrophe. Une fillette de 7 ans avait près d'elle un sac à la main contenant du courrier qui permit d'identifier la malheureuse victime : une lettre de recommandation de ses parents restés aux Indes à leurs parents d'Angleterre. Quelques victimes avaient des vêtements de nuit. C'est mardi seulement qu'on est arrivé péniblement à reconstituer 5 corps entiers et 6 corps incomplets. Mais tous les autres débris humains ont été ramassés pour être déposés à la chapelle St Elisee à une heure de marche de Saint Pierre de Venaco. Des caravanes dirigées par le lieutenant Thouemant, commandant l'aérodrome de Bastia et outillées de matériel de montagne ont atteint les lieux du sinistre avec le sous-préfet de Corte, M. Lanquine. L'adjudant de gendarmerie Rochicioli, de la section de Corte, renforçait avec d'autres gendarmes la caravane. Une autre colonne s'est formée pour escorter les autorités civiles et militaires du département. M. le préfet de la Corse, le général Laparra, le sous-préfet de Corte, et l'as de l'aviation française Bellonte représentant le ministre de l'Air qui avaient tenu à atteindre le lieu de la catastrophe avec d'autres notabilités.

A la chapelle Saint-Élisée
C'est à la chapelle Saint-Élisée ou sont déposés les restes des 19 victimes qu'eut lieu une émouvante cérémonie. M. le préfet remercia les intrépides et courageux sauveteurs et par delà rendit hommage aux populations corses qui en cette pénible circonstance restèrent dans leur tradition héroïque d'hospitalité. C'est dans le même sens que M. le consul de Grande-Bretagne avait témoigné toute sa gratitude au nom du gouvernement anglais aux populations accourues sur les lieux. M. Santoni, maire de Saint Pierre de Venaco est à féliciter pour les initiatives qu'il a prises avec sang-froid et méthode. A noter que le 11 novembre 1943 c'est au même endroit et dans des circonstances analogues qu'un appareil de la Royal Air Force percuta. L'équipage composé de 6 hommes périt en entier. Dans les milieux techniques compétents on attribue l'accident outre à la mauvaise visibilité, au fait que le quadrimoteur sinistré n'a pris aucun contact au sol avec les postes français et survolait à une altitude dangereuse la vallée du Mont Cardo qu'entourait un nuage épais.

Ignace BALDACCI.
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